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Idée reçue n°10 : En tant qu’indépendant (Artisan ou Commerçant), je n’ai pas de retraite complémentaire.




Cette phrase, vous l’avez peut-être déjà entendue — ou même pensée. Pourtant, elle est totalement fausse. Les artisans et commerçants cotisent bel et bien à un régime de retraite complémentaire obligatoire. Le problème ? Cette information reste trop méconnue, et les droits qui en découlent sont souvent mal compris… voire perdus en cours de route.



Petit rappel historique


Avant 2018, les régimes de retraite des indépendants étaient gérés par le RSI (Régime Social des Indépendants). Depuis, ce régime a été intégré au régime général, et la Sécurité sociale des indépendants (SSI) est désormais gérée par l’Assurance retraite (CARSAT).


Mais cette évolution n’a en rien supprimé la retraite complémentaire obligatoire. Elle est simplement gérée par un régime spécifique : la CNAVPL pour les professions libérales ou la SSI pour les artisans, commerçants et autres indépendants.



Oui, vous cotisez… sans même vous en rendre compte


Chaque année, une part importante de vos cotisations sociales (URSSAF) est dédiée à votre retraite de base et à votre retraite complémentaire obligatoire.

Vous n’avez rien à faire de plus : pas de contrat à souscrire ni de démarches spécifiques à initier.


Mais ce fonctionnement “automatique” peut donner l’impression que seul un régime de base existe. En réalité, votre retraite est constituée de deux étages :


  • La retraite de base, calculée en trimestres (comme les salariés),

  • La retraite complémentaire, calculée en points.

Cette retraite complémentaire est gérée par la SSI, qui s’appuie sur l’ancien système du RSI.



Une vigilance essentielle : les erreurs sont fréquentes


Le principal problème ? Le fonctionnement de la Retraite Complémentaire des Indépendants (RCI) est complexe et peu lisible.

Résultat : beaucoup ne suivent pas leurs droits, et parfois, ils passent à côté de ce qu’ils ont cotisé.


La Cour des comptes a alerté dans un rapport de 2023 : un dossier retraite sur sept contient des erreurs. Et dans les cas des indépendants, ces erreurs concernent souvent des périodes non prises en compte, des points non attribués, ou des revenus mal déclarés.


Par exemple :

  • Vous avez cotisé quelques années comme micro-entrepreneur ? Ces années peuvent être mal reportées.

  • Vous avez changé de statut (artisan → auto-entrepreneur → gérant de société) ? Ces transitions créent parfois des “trous” dans votre relevé de carrière.


Pourquoi cette idée reçue persiste-t-elle ?


  • Manque de communication des organismes : peu d’informations claires sont fournies.

  • Terminologie floue : le mot “complémentaire” fait penser à un contrat privé ou facultatif, ce qui n’est pas le cas ici.

  • Opacité des cotisations : vos appels de cotisation n’indiquent pas précisément les montants alloués à chaque branche (santé, retraite de base, complémentaire, etc.).

  • Complexité administrative : il est plus difficile de reconstituer un parcours lorsqu’il y a eu plusieurs statuts (Artisan, commerçant, TNS) et/ou des périodes d’interruption.



Les conseils de Ma Retraite Parfaite :


  • Consultez régulièrement votre relevé de carrière sur le site info-retraite.fr.

  • Faites une reconstitution de carrière dès 55 ans, ou plus tôt si vous avez eu un parcours atypique.

  • Gardez tous vos justificatifs d’activité (déclarations de revenus, attestations RSI/SSI, etc.).

  • Faites-vous accompagner : un spécialiste de la retraite peut identifier les erreurs, régulariser les oublis, et optimiser votre départ.



Conclusion :


La retraite des artisans et commerçants est souvent plus fragile que celle des salariés, notamment parce qu’elle dépend de revenus parfois irréguliers, de statuts changeants, et d’une information moins accessible. Mais cela ne veut pas dire qu’elle est inexistante ou moins importante.


Votre retraite complémentaire existe. Vous y avez droit. Encore faut-il s’assurer que vos droits sont bien enregistrés… et les faire valoir le moment venu.

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